Réforme de l’OMS
Amendements du «Règlement sanitaire international» de l’OMS
Un guide annoté
par David Bell,* Brownstone Institute, Texas, Etats-Unis
(4 juillet 2023) Le monde coronasceptique prétend que l’«Organisation mondiale de la santé» (OMS) a l’intention de devenir une sorte de gouvernement autocratique mondial, supprimant les souverainetés nationales pour les remplacer par un Etat sanitaire totalitaire. L’absence quasi-totale d’intérêt de la part des grands médias laisse penser, pour un observateur rationnel, qu’il s’agit d’une énième «théorie du complot» émanant d’une frange mécontente.
L’imposition de règles autoritaires à l’échelle mondiale devrait normalement attirer l’attention. L’OMS est assez transparente dans ses machinations. Il devrait donc être facile de déterminer s’il s’agit d’une hystérie déplacée ou d’une tentative de mettre en œuvre un changement existentiel dans les droits souverains et les relations internationales. Il suffit de lire le document (voir référence à la fin). Tout d’abord, il est utile de replacer les amendements dans leur contexte.
L’évolution du rôle de l’OMS – Qui est l’OMS?
L’OMS a été créée après la Seconde Guerre mondiale en tant que branche sanitaire des Nations Unies, afin de soutenir les efforts visant à améliorer la santé de la population au niveau mondial. Fondée sur l’idée que la santé va au-delà du physique (elle englobe le «bien-être physique, mental et social»1), sa Constitution repose sur le concept que tous les individus sont égaux et naissent avec des droits fondamentaux inviolables. En 1946, le monde sortait de la brutalité du colonialisme et du fascisme international, résultats d’une autorité excessivement centralisée et de l’idée que les gens étaient fondamentalement inégaux. La Constitution de l’OMS visait à mettre les populations en charge de la santé.
Au cours des dernières décennies, l’OMS a évolué, car sa base de financement allouée par les pays, sur la base du PIB, a évolué vers un modèle où la plupart des fonds sont destinés à des usages spécifiques et où une grande partie est fournie par des intérêts privés et des entreprises.
Les priorités de l’OMS ont évolué en conséquence, s’éloignant des soins centrés sur la communauté pour adopter une approche plus verticale, basée sur les produits. Cette évolution suit inévitablement les objectifs et les intérêts personnels de ces bailleurs de fonds. Cette évolution est décrite plus en détail dans d’autres documents;2 ces changements sont importants pour replacer les amendements proposés au Règlement sanitaire international (RSI) dans leur contexte.
Tout aussi important, l’OMS n’est pas seule dans la sphère de la santé internationale. Alors que certaines organisations telles qu’UNICEF3 (qui devait à l'origine s'occuper en priorité de la santé et du bien-être des enfants), des fondations privées et des organisations non gouvernementales travaillent depuis longtemps en partenariat avec l’OMS, les deux dernières décennies ont vu l’éclosion de l’industrie mondiale de la santé, avec de multiples organisations, en particulier des «partenariats public-privé» (PPP), qui gagnent en influence et qui sont, à certains égards, des rivaux et, à d’autres, des partenaires de l’OMS.
Parmi les PPP, on peut citer Gavi – l’Alliance du vaccin4 (axée spécifiquement sur les vaccins) et CEPI,5 une organisation créée spécifiquement pour gérer les pandémies, lors de la réunion du Forum économique mondial6 en 2017, par la Fondation Bill & Melinda Gates7, le Wellcome Trust et le gouvernement norvégien. Gavi et CEPI, ainsi que d’autres organisations telles qu’Unitaid8 et le Global Fond9, comptent des entreprises et des intérêts privés directement au sein de leurs conseils d’administration.
La Banque mondiale10 et le G 2011 ont également accru leur participation à la santé mondiale, et en particulier à la préparation aux pandémies. L’OMS a déclaré12 que les pandémies ne se sont produites qu’une fois par génération au cours du siècle dernier et qu’elles n’ont tué qu’une fraction des personnes décédées des suites de maladies infectieuses endémiques, mais elles attirent néanmoins une grande partie de ces intérêts corporatifs et financiers.
Abréviations
DG: directeur général (de l’OMS)
FENSA: Cadre pour l’engagement des acteurs non étatiques (OMS)
RSI: Règlement sanitaire international
PHEIC: Public Health Emergency of International Concern (urgence de santé publique de portée internationale).
AMS: Assemblée mondiale de la santé
OMS: Organisation mondiale de la santé
Dans le langage des Nations Unies, les «Etats parties» (c’est-à-dire les pays souverains) sont simplifiés en «Etat(s)» ou «pays».
L’OMS est avant tout une bureaucratie, et non un corps d’experts. Le recrutement se fait sur la base de divers facteurs, notamment les compétences techniques, mais aussi des quotas par pays et d’autres quotas liés à l’équité.
Ces quotas ont pour but de réduire le pouvoir de certains pays de dominer l’organisation avec leur propre personnel, mais ce faisant, ils nécessitent le recrutement de personnel dont l’expérience ou l’expertise peut être bien moindre. Le recrutement est également fortement influencé par le personnel interne de l’OMS, ainsi que par les influences personnelles habituelles liées au travail et à la nécessité d’obtenir des faveurs au sein des pays.
Une fois recruté, la structure de paiement favorise fortement ceux qui restent pour de longues périodes, ce qui limite la rotation vers de nouvelles compétences lorsque les rôles changent. Un membre du personnel de l’OMS doit travailler 15 ans pour bénéficier d’une pension complète, une démission anticipée entraînant la suppression de tout ou partie de la contribution de l’OMS à sa pension.
Si l’on ajoute à cela les importantes aides au loyer, l’assurance maladie, les généreuses subventions à l’éducation, les ajustements au coût de la vie et les salaires exonérés d’impôts, on obtient une structure au sein de laquelle la protection de l’institution (et donc de ses propres avantages) peut dépasser de loin l’intention altruiste initiale.
Le directeur général (DG) et les directeurs régionaux (DR) – au nombre de six – sont élus par les Etats membres dans le cadre d’un processus soumis à de lourdes manœuvres politiques et diplomatiques. L’actuel directeur général est Tedros Adhanom Ghebreyesus,13 un homme politique éthiopien au passé trouble pendant la guerre civile en Ethiopie.
Les amendements proposés permettraient à Tedros de prendre indépendamment toutes les décisions nécessaires dans le contexte du RSI, en consultant à sa guise un comité mais sans être lié par lui. Il peut d’ailleurs le faire dès maintenant, puisqu’il a déclaré – contre l’avis de son comité d’urgence – la variole du singe comme étant une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) après seulement cinq décès dans le monde.
Comme de nombreux employés de l’OMS, j’ai personnellement été témoin et j’ai connaissance d’exemples de corruption apparente au sein de l’organisation, qu’il s’agisse de l’élection des directeurs régionaux, de la rénovation des bâtiments ou de l’importation de marchandises. De telles pratiques peuvent se produire dans n’importe quelle grande organisation humaine qui s’est développée pendant une ou deux générations après sa création.
C’est, bien entendu, la raison pour laquelle le principe de la séparation des pouvoirs existe généralement dans la gouvernance nationale; ceux qui établissent les règles doivent répondre à un système judiciaire indépendant conformément à un système de lois auquel tout le monde est soumis. Comme ce principe ne s’applique pas aux agences de l’ONU, celles-ci devraient automatiquement être exclues de l’élaboration directe de règles concernant les populations. L’OMS, comme d’autres organismes des Nations Unies, est essentiellement une loi en soi.
Les nouveaux instruments de l’OMS en matière de préparation à la pandémie et d’urgence sanitaire
L’OMS travaille actuellement sur deux conventions14 qui étendront ses pouvoirs et son rôle dans les situations d’urgence sanitaire et de pandémie déclarées. Ces conventions prévoient également d’élargir la définition des «urgences sanitaires» dans le cadre desquelles ces pouvoirs peuvent être utilisés.
La première convention porte sur des amendements au Règlement sanitaire international (RSI),15 un instrument de droit international qui existe sous une forme ou une autre depuis des décennies et qui a été considérablement modifié en 2005 à la suite de l’épidémie de SRAS de 2003.
La seconde convention est un nouveau «Traité sur les pandémies» dont l’objectif est similaire à celui des amendements au RSI. Les deux sont actuellement soumis à des comités de l'OMS, des consultations publiques et des réunions de révision, pour être soumis à l’Assemblée mondiale de la santé (AMS)16 (réunion annuelle de tous les pays membres [«Etats parties»] de l’OMS), probablement en 2023 et 2024.
La discussion se concentre ici sur les amendements au RSI, qui sont les plus avancés. Etant donné qu’il s’agit d’amendements d’un mécanisme de traité existant, ils ne nécessitent que l’approbation de 50% des pays pour entrer en vigueur (sous réserve des processus de ratification propres à chaque Etat membre). Une majorité des deux tiers de l'AMS est requise pour l’adoption du nouveau «traité».
Le système «un pays, une voix» de l’Assemblée mondiale de la santé permet à des pays comme Niue, qui compte moins de deux mille habitants, de se faire entendre au même titre que des pays qui en comptent des centaines de millions (comme l’Inde, la Chine ou les Etats-Unis), même si les pressions diplomatiques tendent à rallier les pays autour de leurs bénéficiaires.
Le processus de modification du RSI au sein de l’OMS est relativement transparent. Il n’y a pas de complot apparent. Les propositions sont censées être soumises par les autorités nationales et rassemblées sur le site web de l’OMS.17 L’OMS a pris des mesures inhabituelles pour ouvrir les audiences aux soumissions publiques.18 L'intention des amendements au RSI de modifier les relations entre les pays et l’OMS (c’est-à-dire un organe supranational qu’ils sont censés contrôler) et de changer fondamentalement la relation entre les gens et l’autorité supranationale centrale est visible pour tous.
Principaux amendements proposés pour le RSI
Les amendements au RSI visent à modifier fondamentalement la relation entre les individus, les gouvernements de leurs pays et l’OMS. Ils présentent l'OMS comme le détenteur de droits supérieurs à ceux des individus et abrogent les principes fondamentaux élaborés après la Seconde Guerre mondiale en matière de droits de l'homme et de souveraineté des Etats. Ce faisant, ils signalent un retour à une approche colonialiste et féodale fondamentalement différente de celle à laquelle les habitants des pays relativement démocratiques se sont habitués. L’absence de réaction majeure de la part des hommes politiques, le manque d’intérêt des médias et l’ignorance du grand public qui en découle sont donc à la fois étranges et alarmants.
Les aspects des amendements qui entraînent les changements les plus importants dans le fonctionnement de la société et des relations internationales sont examinés ci-dessous. Des extraits annotés du document de l’OMS (REF)19 sont présentés. Le document, disponible sur le site web de l'OMS, est en cours de révision afin de corriger les erreurs grammaticales évidentes et d'améliorer la clarté.
Retour des droits de l'homme internationaux à un modèle autoritaire antérieur
La Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par les Nations Unies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et dans le contexte d’une grande partie du monde émergeant du joug colonialiste, repose sur le concept selon lequel tous les êtres humains naissent avec des droits égaux et inaliénables, acquis par le simple fait de leur naissance. En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme20 visait à codifier ces droits, afin d’éviter un retour à l’inégalité et aux régimes totalitaires. L’égalité de tous les individus est exprimée dans l’article 7:
«Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.»
Cette conception est à la base de la Constitution de l’OMS et constitue le fondement du mouvement international moderne en faveur des droits de l’homme et du droit international relatif aux droits de l’homme.
Le concept selon lequel les Etats sont représentatifs de leur population et ont la souveraineté sur le territoire et les lois qui régissent leur population est étroitement lié à ce principe. Au fur et à mesure que les peuples se libéraient du colonialisme, ils affirmaient leur autorité en tant qu’entités indépendantes à l’intérieur de frontières qu’ils contrôlaient. Les accords internationaux, y compris le RSI existant, reflètent cette situation. L’OMS et d’autres agences internationales joueraient un rôle de soutien et donneraient des conseils et non des instructions.
Les amendements proposés au RSI vont à l’encontre de ces principes:
L’OMS propose que l’expression «dans le plein respect de la dignité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales des personnes» soit supprimée du texte et remplacée par «équité, cohérence, inclusivité», des termes vagues dont les applications sont ensuite spécifiquement différenciées dans le texte en fonction des niveaux de développement social et économique. L’égalité sous-jacente des individus est supprimée et les droits deviennent soumis à un statut déterminé par d’autres sur la base d’un ensemble de critères qu’ils définissent. Cela bouleverse complètement la compréhension préalable de la relation de tous les individus avec l’autorité, du moins dans les Etats non totalitaires.
Il s’agit d’une approche totalitaire de la société, dans laquelle les individus ne peuvent agir que sous la contrainte d’autres personnes qui exercent leur pouvoir en dehors de toute sanction légale; il s’agit plus précisément d’une relation féodale ou d’une relation monarque-sujet sans Constitution intermédiaire. Il est difficile d’imaginer un problème de société plus important, et pourtant les médias qui réclament des réparations pour l’esclavage passé restent silencieux sur une proposition d’accord international qui va dans le sens de sa réimposition.
Donner à l’OMS une autorité sur les Etats membres
Cette autorité est considérée comme supérieure à celle des Etats (c’est-à-dire des gouvernements nationaux élus ou autres), la définition spécifique des «recommandations» passant de «non contraignantes» (par suppression) à «contraignantes» par une déclaration spécifique selon laquelle les Etats s’engageront à suivre (plutôt qu’à «prendre en considération») les recommandations de l’OMS. Les Etats accepteront l’OMS comme «autorité» dans les situations d’urgence internationales en matière de santé publique, l’élevant ainsi au-dessus de leurs propres ministères de la santé. Tout dépend de ce qu’est une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) et de qui la définit.
Comme expliqué ci-dessous, ces amendements élargiront la définition d’une PHEIC pour inclure tout événement sanitaire qu’une certaine personne à Genève (le directeur général de l’OMS) juge personnellement préoccupant ou potentiellement préoccupant.
Les pouvoirs cédés par les gouvernements nationaux à la direction générale comprennent des exemples très spécifiques qui peuvent nécessiter des changements dans les systèmes juridiques nationaux. Il s’agit notamment de la détention d’individus, de la restriction des déplacements, de l’imposition d’interventions sanitaires (tests, vaccinations) et de l’obligation de se soumettre à des examens médicaux.
Sans surprise pour les observateurs de la réponse au COVID-19, ces propositions de restrictions des droits individuels relevant du pouvoir discrétionnaire du directeur général incluent la liberté d’expression. L’OMS aura le pouvoir de qualifier des opinions ou des informations de «fausses informations ou de désinformation» et d’exiger des gouvernements des pays qu’ils interviennent pour mettre fin à cette expression et à cette diffusion.
Cette disposition ira probablement à l’encontre de certaines constitutions nationales (comme celle des Etats-Unis), mais sera une aubaine pour de nombreux dictateurs et régimes à parti unique. Elle est bien sûr incompatible avec la Déclaration universelle des droits de l’homme,21 mais celle-ci ne semble plus être un principe directeur pour l’OMS.
Après avoir déclaré lui-même une situation d’urgence, le directeur général aura le pouvoir d’ordonner aux gouvernements de fournir à l’OMS et à d’autres pays des ressources – sous forme de fonds et de produits. Il s’agira notamment d’intervenir directement dans la fabrication, en augmentant la production de certains produits fabriqués sur le territoire national.
Les pays céderont à l’OMS le pouvoir sur le droit des brevets et la propriété intellectuelle (PI), y compris le contrôle du savoir-faire de fabrication, des produits jugés par la direction générale comme étant pertinents pour le problème de santé potentiel ou réel qu’il/elle a jugé intéressant. Cette propriété intellectuelle et ce savoir-faire de fabrication peuvent ensuite être cédés à des rivaux commerciaux, à la discrétion du directeur général.
Ces dispositions semblent refléter un certain degré de stupidité et, contrairement à la suppression des droits de l’homme fondamentaux, les groupes d’intérêts en jeu pourraient bien insister pour qu’elles soient retirées du projet de RSI. Les droits des personnes devraient bien sûr être primordiaux, mais comme la plupart des médias sont absents de la mêlée, il est difficile d’envisager un niveau de défense égal.
Donner à la direction générale de l’OMS un pouvoir illimité et s’assurer qu’il sera utilisé
L’OMS a déjà mis au point des processus qui garantissent au moins un semblant de consensus et une base factuelle pour la prise de décision. Son processus d’élaboration de lignes directrices exige, du moins sur le papier, la recherche et la documentation d’un éventail d’expertises et l’évaluation de la fiabilité d’un éventail de données probantes. Les lignes directrices de 201922 sur la gestion de la pandémie de grippe en sont un exemple, puisqu’elles énoncent des recommandations à l’intention des pays en cas d’épidémie de virus respiratoire.
Après avoir examiné ces données, l’OMS a vivement déconseillé la recherche des contacts, la mise en quarantaine des personnes en bonne santé et la fermeture des frontières, car les données disponibles ont montré que ces mesures risquaient de nuire davantage à la santé à long terme que les avantages éventuels d’un ralentissement de la propagation d’un virus.
Ces lignes directrices ont été ignorées lorsque l'état d'urgence a été déclaré pour la COVID-19 et que la responsabilité a été transférée à une seule personne, le directeur général.
Les modifications apportées au RSI renforcent encore la capacité du directeur général à ignorer toute procédure fondée sur des données probantes. Agissant à plusieurs niveaux, ils confèrent au directeur général et à ses délégués un pouvoir exceptionnel et arbitraire, et mettent en place des mesures qui rendent l’exercice de ce pouvoir inévitable.
- Tout d’abord, l’exigence d’une urgence sanitaire réelle, dans laquelle les personnes subissent un préjudice ou un risque de préjudice mesurable, est supprimée. La formulation des amendements supprime spécifiquement l’exigence d’un préjudice pour déclencher la prise de pouvoir de la DG sur les pays et les personnes. La nécessité d’un «risque pour la santé publique» démontrable est supprimée et remplacée par un «risque potentiel» pour la santé publique.
- Deuxièmement, un mécanisme de surveillance mis en place dans chaque pays en vertu de ces amendements, et discuté également dans les documents de préparation à la pandémie du G 2023 et de la Banque mondiale,24 identifiera de nouvelles variantes de virus qui apparaissent constamment dans la nature et qui, en théorie, pourraient toutes poser un risque d’épidémie jusqu’à ce qu’il soit prouvé que ce n’est pas le cas.
Le personnel chargé de gérer ce réseau de surveillance, qui sera considérable et mondial, n’aura d’autre raison d’être que d’identifier encore plus de virus et de variantes. Une grande partie de leur financement proviendra d’intérêts privés et d’entreprises qui ont tout à gagner des réponses vaccinales25 qu’ils envisagent pour lutter contre les épidémies de maladies infectieuses. - Troisièmement, le directeur général est seul habilité à déclarer «urgent» tout événement considéré comme lié à la santé (ou potentiellement lié à la santé). (Les six directeurs régionaux de l’OMS auront également ce pouvoir au niveau régional). Comme on l’a vu lors de l’épidémie de variole du singe, le directeur général peut déjà ignorer le comité mis en place pour donner son avis sur les situations d’urgence. Les amendements proposés supprimeront la nécessité pour le DG d’obtenir le consentement du pays dans lequel une menace potentielle ou perçue est identifiée. En cas d’urgence déclarée, la direction générale peut modifier les règles de la FENSA26 relatives aux relations avec les entités privées (par exemple à but lucratif), ce qui lui permet de partager les informations d’un Etat non seulement avec d’autres Etats, mais aussi avec des entreprises privées.
Les mécanismes de surveillance exigés des pays et développés au sein de l’OMS garantiront que le DG et les DR seront constamment confrontés à des risques potentiels pour la santé publique.
Dans tous les cas, ils seront habilités à déclarer de tels événements comme une urgence sanitaire d'intérêt international (ou régional) et à émettre des ordres, prétendument contraignants en vertu du droit international, pour restreindre la liberté de mouvement, placer des personnes en détention, vacciner à grande échelle, céder la propriété intellectuelle et le savoir-faire et fournir des ressources à l'OMS et à d'autres pays que la direction générale jugera nécessaires.
Même un directeur général qui n’est pas intéressé par l’exercice d’un tel pouvoir se rendra compte qu’il risque d’être celui qui n’a pas essayé d’arrêter la prochaine pandémie, sous la pression d’entreprises qui ont des centaines de milliards de dollars en jeu et une grande influence sur les médias. C’est pourquoi les sociétés saines d’esprit ne créent jamais de telles situations.
Quelle est la suite des événements?
Si ces amendements sont acceptés, les personnes qui prennent le contrôle de la vie d’autrui ne seront pas soumis à un véritable contrôle juridique. Elles jouiront de l’immunité diplomatique (à l’égard de toutes les juridictions nationales). Les salaires de nombre d’entre elles dépendront du parrainage de particuliers et d’entreprises ayant un intérêt financier direct dans la décision qu’elles prendront. Ces décisions prises par des comités qui n’ont pas de comptes à rendre créeront des marchés de masse pour les produits de base ou fourniront un savoir-faire à des rivaux commerciaux. La réponse de la COVID-19 illustre les profits27 que de telles décisions permettront de réaliser. Il s’agit d’une situation manifestement inacceptable dans toute société démocratique.
Bien que l’AMS exerce un contrôle global sur la politique de l’OMS avec un conseil exécutif composé de membres de l’AMS, ces derniers opèrent de manière orchestrée; de nombreux délégués n’ont que peu d’influence sur les procédures tandis que les bureaucrates rédigent et négocient. Les pays qui ne partagent pas les valeurs inscrites dans les constitutions des nations plus démocratiques disposent d’un droit de vote égal sur la politique. S’il est vrai que les Etats souverains ont des droits égaux, les droits de l’homme et la liberté des citoyens d’une nation ne peuvent être cédés aux gouvernements d’autres pays, ni à une entité non étatique qui se placerait au-dessus d’eux.
Au fil des siècles, de nombreuses nations ont mis en place des mécanismes de contrôle et d’équilibre, fondés sur une compréhension des valeurs fondamentales, conçus spécifiquement pour éviter le type de situation que nous voyons apparaître aujourd’hui, où un groupe, qui est une loi en soi, peut arbitrairement supprimer et contrôler la liberté d’autrui.
Les médias libres se sont développés comme une autre protection basée sur les principes de la liberté d'expression et de l'égalité du droit d'être entendu. Ces valeurs sont nécessaires à l’existence de la démocratie et de l’égalité, tout comme il est nécessaire de les supprimer pour introduire le totalitarisme et une structure fondée sur l’inégalité. Les amendements proposés au RSI vont explicitement dans ce sens négatif.
Les nouveaux pouvoirs proposés que l'OMS cherche à obtenir et l'industrie de la préparation aux pandémies qui se met en place autour d'elle ne sont pas cachés. Le seul subterfuge réside dans l’approche grotesque des médias et des hommes politiques de nombreux pays, qui semblent prétendre que ces pouvoirs ne sont pas proposés ou que, s’ils sont mis en œuvre, ils ne changeront pas fondamentalement la nature de la relation entre les populations et les pouvoirs centralisés non étatiques.
Les personnes qui seront soumises à ces pouvoirs et les hommes politiques qui sont sur le point de les céder devraient commencer à faire attention. Nous devons tous décider si nous souhaitons céder si facilement ce que nous avons mis des siècles à obtenir, pour satisfaire la cupidité des autres.
* David Bell, chercheur principal au Brownstone Institute, est médecin en santé publique et consultant en biotechnologie dans le domaine de la santé mondiale. Il a été médecin-chercheur en santé publique à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), directeur de programme pour le paludisme et les maladies fébriles à la Fondation pour les nouveaux diagnostics innovants (FIND) à Genève, en Suisse, et directeur des technologies de santé mondiale à l’Intellectual Ventures Global Good Fund à Bellevue, WA, aux Etats-Unis. |
Source: https://brownstone.org/articles/amendments-who-ihr-annotated-guide, 1er février 2023
Document original de l’OMS: https://apps.who.int/gb/wgihr/f/index.html
(Traduction «Point de vue Suisse»)
1 https://apps.who.int/gb/bd/PDF/bd47/EN/constitution-en.pdf?ua=1
2 https://apps.who.int/gb/bd/PDF/bd47/EN/constitution-en.pdf?ua=1
3 https://pandata.org/who-and-covid-19-re-establishing-colonialism-in-public-health/
6 https://cepi.net/news_cepi/global-partnership-launched-to-prevent-epidemics-with-new-vaccines/
7 https://www.gatesfoundation.org/
9 https://www.theglobalfund.org/en/
12 https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/329438/9789241516839-eng.pdf?ua=1
13 https://en.wikipedia.org/wiki/Tedros_Adhanom_Ghebreyesus
15 https://www.who.int/publications/i/item/9789241580496
16 https://www.who.int/about/governance/world-health-assembly
17 https://apps.who.int/gb/wgihr/pdf_files/wgihr1/WGIHR_Submissions_Original_Languages.pdf
18 https://inb.who.int/home/public-hearings
19 https://apps.who.int/gb/wgihr/pdf_files/wgihr1/WGIHR_Compilation-en.pdf
20 https://www.un.org/en/about-us/universal-declaration-of-human-rights
21 https://www.un.org/en/about-us/universal-declaration-of-human-rights
22 https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/329438/9789241516839-eng.pdf?ua=1
25 https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-vaccines-cepit-idUSKBN2B201K
26 https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/wha69/a69_r10-en.pdf