A propos de la pandémie non traitée de la Covid-19

Konstantin Beck.
(Photo mad)

Mort par recommandation de l’OMS?

par le Professeur Konstantin Beck,* Suisse

(29 décembre 2023) Pendant la pandémie de la Covid-19, la Suisse s’est écartée des recommandations de l’OMS et a ainsi évité des milliers de décès. Si le «Traité sur la pandémie» avait déjà été en vigueur, le bilan des décès aurait probablement été aussi sombre qu’aux Etats-Unis.

L’«Organisation mondiale de la santé» (OMS) a probablement commis sa plus grande erreur tout au début de la pandémie. A l’époque, des milliers de médecins du monde entier cherchaient des moyens de lutter contre la Covid-19, un processus d’apprentissage s’est mis en place. Les vitamines D et C, l’«ivermectine» et l’antipaludéen «hydroxychloroquine» (HCQ) étaient des candidats prometteurs.

L’hydroxychloroquine est bon marché, ancienne, ses effets secondaires sont inoffensifs et elle a déjà été utilisée avec succès il y a des années contre le SRAS-CoV-1. En mars 2020, l’éminent infectiologue français Didier Raoult a publié un rapport préliminaire sur le traitement réussi de 36 patients atteints de Covid-19 avec de l’HCQ. En avril 2020, Vladimir Zelenko de l’Etat de New York a confirmé l’effet positif chez 800 patients. D’autres publications de résultats de traitement positifs ont suivi.1

Pourtant, l’OMS a ignoré ces résultats. Dès le début, elle a adopté le point de vue selon lequel la Covid-19 était une maladie totalement nouvelle qui devait être combattue avec des vaccins totalement inédits. Les personnes infectées ne peuvent rien faire d’autre que de s’isoler chez elles et de se rendre à l’hôpital dès qu’elles commencent à avoir des difficultés respiratoires. Le site de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) informait également de manière conforme à l’OMS.

Les médicaments alternatifs étaient officiellement considérés comme dangereux. A juste titre? En mai 2020, les revues spécialisées «Lancet» et «New England Journal of Medicine» ont publié les résultats d’une étude HCQ à grande échelle portant sur 96 000 patients de 600 hôpitaux. La conclusion était accablante: l’HCQ était bien trop dangereux, le risque d’infarctus du myocarde comme effet secondaire n’était pas justifiable.

Un scandale scientifique à peine remarqué

Mais l’histoire ne s’arrêta pas là. Environ 200 chercheurs ont examiné les études et sont arrivés à la conclusion que la base de données était une invention et que l’étude était bâclée. Par exemple, le nombre de décès dus au HCQ dans un seul hôpital australien était plus élevé que le nombre total de décès dans toute l’Australie.

Le «New York Times» a annoncé la supercherie le 29 mai 2020, la «Neue Zürcher Zeitung» l’a qualifiée de «scandale solide»,2 mais il a fallu attendre deux semaines entières pour que les études manifestement falsifiées soient retirées: l’un des plus grands scandales scientifiques de tous les temps, à peine remarqué par le courant dominant.

Mais que firent les autorités sanitaires américaines? Elles ont interdit aux médecins américains d’utiliser le produit à leurs risques et périls. Et de nombreux gouverneurs ont mis en œuvre cette interdiction dans leurs Etats. Le HCQ a été collecté, enfermé et détruit. Le 17 juin 2020, le secrétaire général de l’OMS a demandé à tous les Etats du monde de ne plus autoriser l’utilisation du HCQ pour le traitement de la Covid-19.

Comment cela a-t-il été possible? La décision a été prise sur la base de l’étude Recovery,3 financée par la Fondation de Bill et Melinda Gates, qui portait sur des cas dans lesquels l’HCQ avait été administré très tardivement dans l’évolution de la maladie, alors qu’il était de notoriété publique qu’une administration précoce était décisive pour une évolution favorable. Et le dosage administré pour l’étude était également trop élevé: pas seulement un peu, mais 2400 à 800 mg/jour au lieu de la dose standard de 400 mg/jour. L’Association médicale américaine (AAPS) écrit à ce sujet4 que le HCQ a été utilisé dans l’étude Recovery, mais aussi dans diverses études de l’OMS, à des doses si élevées qu’il était potentiellement toxique, voire mortel. Dans tous les cas, la dose maximale recommandée a été largement dépassée.

Jusqu’au 11 octobre 2021, 31 autres études ont montré une amélioration grâce au HCQ, dont 13 de manière statistiquement significative. Et une seule étude a montré une aggravation minime, mais non significative. Aucune étude n’a pu démontrer une détérioration significative de la santé en cas de faible dose et d’administration précoce.

Malgré cela, le HCQ a été mis hors la loi, interdit dans de nombreux endroits et physiquement détruit aux Etats-Unis. Une histoire incroyable. Et que faisait la Suisse? Elle a fait partie des Etats qui ont interdit l’utilisation du HCQ après la publication de l’étude frauduleuse du «Lancet» et qui l’ont à nouveau autorisée lorsque la supercherie a été découverte. L’interdiction était valable du 27 mai au 11 juin 2020. Et quel en a été l’effet? Douze jours après l’interdiction du HCQ, le taux de mortalité Covid en Suisse (décès par personne infectée selon les statistiques de l’OFSP) a bondi, et dix jours après la réautorisation, il a brusquement chuté. Un seul pic au bon moment pourrait être une coïncidence, mais deux de suite?

Plutôt non. La différence de mortalité était considérable. Si la Suisse avait maintenu l’interdiction conformément aux exigences de l’OMS, il y aurait peut-être eu 5300 décès supplémentaires dus au Covid d’ici fin 2020 (c’est-à-dire avant l’introduction de la vaccination) – soit une augmentation de 69%! Mon calcul a été critiqué, l’argument étant que le HCQ ne joue aucun rôle dans les directives de traitement Covid-19 des hôpitaux suisses. Or, il s’est avéré que l’utilisation du HCQ doit être précoce pour être efficace, c’est-à-dire avant l’entrée à l’hôpital.

Son absence dans les directives de traitement n’a donc aucune importance. La question est plutôt de savoir si le HCQ a joué un rôle dans les soins ambulatoires. Et c’était le cas. L’«Aargauer Zeitung» a confirmé un doublement de la demande de HCQ dès mars 2020;5 le produit était donc bien connu en Suisse et, à l’exception de la courte période d’interdiction, également disponible.

Le HCQ n’était toutefois pas le seul produit alternatif. L’ivermectine est un médicament dont le développement a été honoré par le prix Nobel en 2005 et qui a également trouvé de nombreuses applications en dehors de la médecine humaine. Dans l’«Aargauer Zeitung», on pouvait lire: «Les sceptiques de la vaccination misent sur les vermifuges pour chevaux.»6 Qui voudrait encore avaler de l’ivermectine après une telle description? Le calvaire de l’ivermectine est comparable à celui du HCQ. Elle n’a certes pas été totalement interdite, mais elle a été discréditée avec succès et l’OMS a limité son utilisation à des études cliniques.

Le miracle d’Elgg

Le renforcement de l’immunité par des préparations vitaminées bon marché a également été ignoré. Quiconque recommandait ou même discutait d’un tel traitement dans une vidéo YouTube risquait d’être supprimé, car l’éloge de la vitamine D contredisait les recommandations de l’OMS. En octobre 2020, la «Neue Zürcher Zeitung» a relaté le «miracle d’Elgg». Dans l’EMS de ce village zurichois, l’une des plus grandes épidémies de Covid-19 de Suisse s’est produite. 56 personnes infectées, dont 25 personnes très âgées. Mais personne n’est tombé gravement malade. Selon la «Neue Zürcher Zeitung», les experts étaient confrontés à une énigme. Le miracle d’Elgg avait une explication profane: le système immunitaire des pensionnaires avait été mis en place avant l’infection avec des vitamines D et C, du zinc et du sélénium.

Un «miracle» que la littérature avait déjà prédit en juin 2020. Plus tard, Jason B. Gibbons et ses collègues ont quantifié les effets: 33% de contaminations en moins et 20% de décès évités grâce à l’utilisation de vitamines – ce qui, rien qu’aux Etats-Unis, aurait permis de réduire de quatre millions les cas de Covid-19 et de 116 000 décès évitables pour 2020.7

En Suisse aussi, il y a eu des omissions condamnables, car un protocole de traitement d’Elgg n’a jamais été rendu public. En automne 2021, j’ai découvert une corrélation surprenante en analysant les résultats du référendum Covid. Dans les cantons ayant rejeté les mesures dans les urnes, il y a eu en 2020, l’année précédant la vaccination, 24% de décès Covid-19 en moins que ce à quoi on aurait pu s’attendre sur la base du nombre d’habitants et de l’âge dans chaque canton. Dans les cantons qui ont clairement approuvé les mesures, cette même mortalité était de 13% supérieure à ce qui était attendu.8

Le virus venu de Chine peut-il faire la différence entre un Uranais en quête de liberté et un Romand? Probablement pas! A la lumière du débat sur les médicaments, cela a soudain pris tout son sens; les opposants aux mesures ne sont en général pas non plus vaccinés, ils ont donc un intérêt vital à connaître les moyens efficaces en cas de contamination.

Et y a-t-il des contre-évidences? Les Etats-Unis, qui ont protégé leurs citoyens de manière particulièrement efficace contre l’ingestion de renforçateurs d’immunité prétendument dangereux, affichent aujourd’hui un taux record de 3500 décès Covid par million d’habitants. Même s’il y a d’autres raisons à cela, ce n’est certainement pas un succès de leurs interdictions de médicaments.

D’après tout ce que nous savons de l’effet préventif et curatif des médicaments réprimés par l’OMS, il est clair qu’une stratégie de prévention raisonnable – sans confinements – aurait permis de réduire considérablement le nombre de victimes de la Covid.

Toutefois, si le Traité sur la pandémie en préparation avec l’OMS avait été en vigueur déjà en 2020, il n’y aurait pas eu de miracle d’Elgg ni de réautorisation de l’HCQ, mais des milliers de décès évitables supplémentaires.

* Konstantin Beck (né en 1962) est Professeur titulaire d’économie de l’assurance à l’Université de Lucerne. Le présent texte est un extrait remanié de son nouveau livre sur la Covid et l’influence de l’OMS, qui sera publié tout prochainement.

Source: «Schweizer Monat», Sonderpublikation 45, novembre 2023
https://schweizermonat.ch/tod-durch-who-empfehlung/, 1er novembre 2023

(Traduction «Point de vue Suisse»)

1 Une présentation plus détaillée, avec de nombreuses sources, se trouve dans: Robert Kennedy jr: «Das wahre Gesicht des Dr. Fauci», Kopp, Rottenburg, p. 63–140, 2020, et Werner Vontobel: «Die Medien kannten die Antworten, bevor sie die Frage gestellt hatten», in: Konstantin Beck, Andreas Kley, Peter Rohner, Pietro Vernazza. (éd.): Der Corona-Elefant, Versus, Zurich, chap. 4, 2022

2 Alain Niederer: «Wenn Forscher Abkürzungen nehmen». In: NZZ du 19 juin 2020

3 Recovery Collaborative Group: «Effect of Hydroxychloroquine in Hospitalized Patients with Covid-19». N Engl J Med 383: 2030–2040, 2020.

4 AAPS, States Association of American Physicians & Surgeons: «Researchers Overdosing Covid-19 Patients on Hydroxychloroquine», 17 juin 2020.

5 Lorenz Honegger: «Ärzte kauften angebliches Corona-Wundermittel zum Eigengebrauch». In: Aargauer Zeitung du 18 mai 2020.

6 Christoph Bernet: «Ivermectin – Impfskeptiker setzen auf Entwurmungsmittel für Pferde». In: Aargauer Zeitung du 1er novembre 2021.

7 Jason B. Gibbons et al.: «Association between Vitamin D Supplementation and Covid-19 Infection and Mortality». Sci Rep 12, 19397, 2022; https://doi.org/10.1038/s41598-022-24053-4

8 Konstantin Beck: «Wer sind die Corona-Skeptiker?»  YouTube; 8 novembre 2021; https://www.youtube.com/watch?v=4cvJRMxjKql

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